atelier d'écriture en ligne du lycée Diderot
"L'étrange ciel sombre du soir, nuages arrondis langoureux, délicatement dessinés par le soleil couchant, comme des langues de nuages. Nuages de hauteur, des profondeurs du ciel et d'autres, plus bas, plus proches, filant pressés, poussés par les rafales du vent."
Cet article d’Emmanuel Darley, posté le 12 février dernier dans son blog, montre toute la poésie du ciel et des nuages.
Baudelaire s’en est souvent inspiré :
" L’étranger " de ses " petits poèmes en prose " résume admirablement l’attrait de ces " mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable " :
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
Vous imaginerez une suite à ce poème de Baudelaire… Vous pouvez, soit continuer le dialogue, soit développer dans un monologue votre inspiration poétique comme Emmanuel Darley.
A vos plumes !
Vincent Petitjean et Thierry Beinstingel
Commentaires :
Re: la technologie, les nuages
J'aime beaucoup la profondeur de la réflexion. Jacques Prévert fustigeait le moralisme étroit et petit bourgeois, jamais la "morale" au sens noble... on retrouve cela ici !
amicalement
Thierry Beinstingel
Suite du dialogue.
_Le vent?
-Il est froid... il me rend souvent malade.
-Le soleil?
-J'aime la douceur de sa carresse lorsqu'il réchauffe ma peau et la dore.
-Et la pluie alors?
-Le son de la goutelette qui frappe le sol m'en donne des frissons... Je ne l'aime ni bien ni point, je l'adore...
-Mais dis moi cher étranger, à part la pluie et le beau temps, est-tu faune ou flore?
Re: Suite du dialogue.
Voilà des répliques digne d'un théâtre ! Alternance de questions, réponses de plus en plus longues du répondant comme "forcé " par la répétition des questions et qui oblige le "questeur" a en imaginer une dernière plus originale... Belle chute, bravo !
Amicalement
Thierry Beinstingel
Les nuages lanqoureux (suite)
Re: Les nuages lanqoureux (suite)
J'aime beaucoup "Le va et vient de ses formes cotonneuses qui reflètent les pensées de chacun et sa vision du monde", il aurait fallu continuer sur ce mode fort poétique...
amicalement
Thierry Beinstingel
NUAGES=liberté
-Et qu'aimes tu dans ces nuages là-bas?
-Eux ils sont innocent,libres...
-Mais ils n'ont ni sentiment ni émotion?
-Au contraire ils changent de couleur suivant leurs émotions,apparaissent et disparaissent selon leurs sentiments.
-Tu voudrais dire que quand ils sont blancs ils sont heureux et quand ils sont gris ils ne le sont pas...
-Exactement!
-Et si tu avais le choix deviendrais-tu un nuage?
-Oui a moi la liberté...
Re: NUAGES=liberté
Liberté, nuages, cela me fait penser à ces tableaux de Magritte :
http://www.qfx.com/gallery/magritte.jpg
Amicalement
Thierry Beinstingel
Re: Re: NUAGES=liberté
Et Magritte me fait penser à ce très beau commentaire d'Henri Michaux sur le peintre (repéré sur le blog de François Bon...) :
"Deux nuages sont entrés dans la chambre, rôdent autour des meubles, mais sans insister, toujours nuages, toujours pour au-delà, pour absence, entre fenêtre et porte, distraits, pas apprivoisés, petits, véritables poussins de nuages, pas pour cela moins nuages, toujours dans leur espace, dans leur monde, éludant les relations comme l’oeil du guépard dont, quoiqu’on fasse, on ne peut croiser le regard, qui toujours se porte au loin, attendant du lointain seul l’événement.
Tableau plein, mais qui vide, négateur qui pourtant prolonge, traître qui défait ce qu’il apporte, ayant malignement introduit celles-là même qui rendent "absent", les cotonneuses présences des espaces aériens."
le temps...
- Pourquoi aimes tu tant les nuages ?
- Les nuages se font porter par le vent tout en douceur, jamais ils ne savent ou ils vont, ils peuvent changer de direction tout en faisant confiance a celui-ci.
- Pourtant les nuages ne sont pas libre puisqu'ils dépendent du vent. Non ?
- Oui peut-être mais...
- Mais quoi ?
- He bien... on peut dire que le vent fait partie de la famille des nuages. Le vent donne vie aux nuages.
- Peut-être, mais les nuages n'ont aucun interet ?
- Si bien sûr les nuages donnent vie au mauvais temps .
-
Re: le temps...
Vent et nuages...
"Ils sont nombreux, les poètes qui, chacun à leur manière, chacun dans leur langue de poésie ont salué le vent, sans doute pour ce qu'il y sentent passer de naturel, d'intemporel, d'ingouvernable, le souffle primal de la naissance du monde et celui, tout aussi imprévisible, de ce qu'on nomme la destinée. A Neruda le vent, comme la terre est consubstantiel, les vents âpres et puissants du Pacifique, les vents montés du plus profond de la glaise humaine, les vents changeants de l'histoire des hommes."
Jean-Pierre Roussel (Comme un ouvrier ou l'infini mourir de Pablo Neruda)
Amicalement
Thierry Beinstingel
Parfois on lit 58425596
Parfois on compte les lettres
Souvent on lit pour dire j'ai lu
Souvent on lit sans penser
Parfois on lit pour penser
Parfois on lit pour s'evader
Parfois on lit pour penser sans pensées en lisant; ou sans lire
Parfois on lit pour s'endormir, mais souvent on s'endort avant de lire
Re:
"penser sans pensées en lisant; ou sans lire" : surgissent des images hésitantes, des sentiments, l'ennui, on imagine une personne préoccupée, un livre à la main, machinalement tenu, l'esprit ailleurs... Tout cela avec la simple combinaison de "sans", plus le "ou" placé dans la phrase : l'écriture est cette conscience...
Amicalement
Thierry Beinstingel
Re:
Ce qui termine ce texte, et intuitivement ce qui fait sa force, c'est le mot "casse" qui n'appelle rien derrière... mais avant, en développant plus, on resterait moins sur sa faim...
Amicalement
Thierry Beinstingel
l'esprit du vent
Les nuages n'ont pas d'esprit ,ils n'ont pas de direction ,ils se laissent porter dans les bras du vent , ils sont libres sans problemes ,ils sont independants ,ils sont en harmonie avec les oiseaux qui volent dans la brise du temps c'est pour ça que les nuages sont merveilleux.
-J'ignore pourquoi vous pensez de telles choses sur des nuages qui sont inexistants dans la vie humaine! Ce sont des choses sans âme et sans interêt valables à la pensée d'un humain.
-Vous ne comprenez donc pas ce que j'éprouve pour l'au-delà!!!Cette chose sans histoire ,que vous trouvez superficielle! J'aime croire à tant de choses qui n'ont point de sens et point de vie existante,la vie n'a que des contraintes alors que l'esprit des nuages est libre comme l'air, je n'aime plus la vie mais quand je regarde le soleil,le vent ,et tout notre environnement ça me fait revivre à travers un autre univers.
Re: l'esprit du vent
Ce texte m'a beaucoup plu, non tant par la beauté de ce dialogue que par la reflexion qu'il inspire sur la société et la pensée.
Vraiment, bravo !
Re: Re: l'esprit du vent
L'échange de répliques longues et argumentées donne un aspect très tonique au texte. C'est bien.
Amicalement
Thierry Beinstingel
Re: Re:
Disons, audacieux... mais qui tombe à plat... comme un ciel sans nuage. Merci d'avoir essayé !
amicalement
Thierry Beinstingel
Le pourquoi.
Leurs légèretés, leurs douceurs, leurs puretés, me rappellent ma douce enfance quand ma mère me bersait dans ses bras si sécurisant,quand elle me regardait si tendrement, quand elle me chantait des contines. La blancheur du ciel me l'offre de nouveau grâce à ses nuages, j'ai retrouvé un être perdu ce qui explique mon dégout pour le reste, leurs impuretés et leurs brutalité me dégoutent!!!
J'aime également quand le ciel s'énerve, avec un aspect noir et bruyant; mon père était ainsi quand je faisait des bêtises. Mais comme la colère du ciel, c'était passagé. C'est pour cela que j'aime les deux facettes de ce ciel si beau et si dur qui relate la nature humaine.
Re: Le pourquoi.
Les jeux d'opposition entre la couleur des nuages et le rapprochement avec "la famille" est très réussie. Bravo.
amicalement
Thierry Beinstingel
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
- Les nuages, pourquoi les nuages ?
- Les nuages peuvent représenter tout et n'importe quoi.
- Par exemple ?
- Un nuage peut représenter un chien pour un tel, mais un autre peut y voir un dragon.
- Mais les nuages, inconnu, qu'ont-ils de si beaux ?
- Déja, leur couleur. Le blanc est la couleur de la pureté, de l'innocence. Tandis que parfois les nuages sont gris ou noirs, ce qui symbolise la colère et la méchanceté. Toutes ces couleurs font référence à l'être humain qui parfois peut être un ange, et parfois un démon.
- Pourquoi aimes tu ce rapport ?
- Mais quel rapport ?
- Le rapport entre l'Homme et les nuages
- Cela prouve que l'Homme n'est pas seulement présent physiquement sur Terre. Il y est aussi présent avec son âme et son esprit, donc psychologiquement. L'Homme laissera donc une trace inefaçable sur Terre.
- Oui mais tu n'aimes que les nuages ?
-
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
- Les nuages, pourquoi les nuages ?
- Les nuages peuvent représenter tout et n'importe quoi.
- Par exemple ?
- Un nuage peut représenter un chien pour un tel, mais un autre peut y voir un dragon.
- Mais les nuages, inconnu, qu'ont-ils de si beaux ?
- Déja, leur couleur. Le blanc est la couleur de la pureté, de l'innocence. Tandis que parfois les nuages sont gris ou noirs, ce qui symbolise la colère et la méchanceté. Toutes ces couleurs font référence à l'être humain qui parfois peut être un ange, et parfois un démon.
- Pourquoi aimes tu ce rapport ?
- Mais quel rapport ?
- Le rapport entre l'Homme et les nuages.
- Cela prouve que l'Homme n'est pas seulement présent physiquement sur Terre. Il y est aussi présent avec son âme et son esprit, donc psychologiquement. L'Homme laissera donc une trace inefaçable sur Terre.
- Oui mais tu n'aimes que les nuages ?
- Oui .
Re:
De beaux thèmes : ange, démon, nuages... et l'homme effaçable sur terre... Belles idées.
amicalement
Thierry Beinstingel
Eux, sont aussi bien libre dans la matière que dans l'esprit. Ils vont où bon leur semble et se décomposent à volonté, dans cet air si frais et si doux. S'ils avaient un véritable esprit, ils seraient les plus heureux au monde. Si agréables à regarder, nous nous sentons nous évader à travers eux. Ils sont utiles aux hommes mais eux n'en tiennent pas souvent compte et ne demandent aucune gratitude.
Re: Re:
Dommage l'anonymat... J'aime bien l'image " se décomposent à volonté, dans cet air si frais et si doux"
amicalement
Thierry Beinstingel
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"
- Les nuages, pourquoi les nuages ?
- Les nuages peuvent représenter tout et n'importe quoi.
- Par exemple ?
- Un nuage peut représenter un chien pour un tel, mais un autre peut y voir un dragon.
- Mais les nuages, inconnu, qu'ont-ils de si beaux ?
- Déja, leur couleur. Le blanc est la couleur de la pureté, de l'innocence. Tandis que parfois les nuages sont gris ou noirs, ce qui symbolise la colère et la méchanceté. Toutes ces couleurs font référence à l'être humain qui parfois peut être un ange, et parfois un démon.
- Pourquoi aimes tu ce rapport ?
- Mais quel rapport ?
- Le rapport entre l'Homme et les nuages.
- Cela prouve que l'Homme n'est pas seulement présent physiquement sur Terre. Il y est aussi présent avec son âme et son esprit, donc psychologiquement. L'Homme laissera donc une trace ineffaçable sur Terre.
- Oui mais tu n'aimes que les nuages ?
- Oui .
Les choses les plus simples sont souvent les plus appréciées de tous.
Regardez, par exemple les nuages, ils sont blancs de forme qui ne décrit rien qui ne ressemble à rien de déjà et pourtant les gens aiment les regarder, pour se détendre, se changer les idées.
Alors ne vous prenez pas la tête, faites comme eux restez cool et vous même!!!!!!!!
_ J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
_ les merveilleux nuages ?
_les merveilleux nuages, leur douceur ouatée sublimant le paraître...
_Qu'aimes-tu donc le moins, étrange inconnu ?
_Je n'aime pas les chaines, les dures chaines qui me retiennent ici...
_Quelles sont ces chaînes, admirable personne ?
_les chaines de la vie, les chaines de la mort, vos chaines persecutantes qui retiennent nos ombres.
Version XML - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.
la technologie, les nuages
- Les nuages ?
- Oui, les nuages. Ils dérivent selon les envies du vent, cédant au caprice des tempêtes et n'ayant aucuns des soucis humains.
- Mais les nuages ne construisent pas la société. D'aucune construction ne peut être créé que par l'homme. Les nuages, eux, sont sans pensées, sans âme et sans intelligence.
- Est-ce un mal ? Les nuages se querellent-ils ? Les nuages se font-ils les guerres destructrices dont nous avons si bien la technique ? Les nuages ont-ils la perfidité et la cruauté de l'homme ? Me répétera donc indéfiniment que l'homme est maître de toute chose. Non, enfin, vous vous trompez assurément.
- Étranger, tu es bien étrange. Tu dit aimer les nuages, mais comment pourrais-tu les regarder sans la technologie humaine ? Comment pourrais-tu admirer le soleil couchant sans la lumière issue de nos lampes ? Aurais-tu le courage de supporter le soleil à son zénith sans les ombres de nos constructions ?
- Oui, on peut aisément regarder le soleil sans tout cela. Vois-tu, tu es comme tout les autres humains ; dépendant de son propre système et voué à s'en réclamer. N'est-il pas merveilleux de regarder un simple soleil levant, sur une plage, sentant la brise de l'eau lécher ses pieds et apercevant les nuages s'effilocher au loin? Ce sont des plaisirs simples, et vous vous en privez.
- Tu n'es pas d'ici, voyageur, et ce que tu aimes est pur. Nous ne regardons plus depuis longtemps les nuages et les astres. Tu as de la chance, ne la perd pas.
Tu aurais dû devenir un nuage, tu le mérite.